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 INCENDIE DE NAWAL

 INCENDIE DE L'ENFANCE

épisode 1, création juin 2019 durée 1h15

épisode 2, création octobre 2020 durée 1h35

créé à l'espace Bernard Marie Koltès Metz

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Un texte de Wajdi Mouawad
Mise en scène: Julien De Ciancio
Distribution:
Jeanne Didot, Didier Tibéri, Arthur Simon, Fanny Kieffer,Asma Ghezzali, Célia Zagnoni, Yamina Noura, Gilles Didot,Christophe Dumas, Didier Dossman, Julien De Ciancio, Mohammed Mouaffik, Karine Turco, Axel Sherrer, Clément Henquinet, Quentin Thiriet, Bernard Trecher...


Création lumière: Thibault Dubourg
Scénographie: Lucile Prassol

À la mort de Nawal, leur mère, ses jumeaux, Jeanne et Simon se voient chacun confier une enveloppe par le notaire et exécuteur testamentaire de Nawal : Hermile Lebel, l’une d’elle doit être remise à leur père qu'ils n’ont jamais connu et qu'ils croyaient mort, et l'autre à leur frère, dont ils ignoraient l'existence. Ils ne pourront mettre une stèle et un nom sur la tombe de leur mère qu'après avoir remis ces enveloppes.

Commence alors pour les jumeaux une longue quête vers leurs origine.

D'abord seule, Jeanne, aussi professeur de mathématiques, va entreprendre sérieusement cette recherche. Elle ne sait que peu de choses de sa mère qui s'est tue durant les cinq dernières années de sa vie. Par la suite, Simon, qui est aussi boxeur, continue les recherches avec sa soeur et le notaire Lebel. Ils vont commencer par retracer le parcours de Nawal à différents âges et rechercher des informations pour leur permettre de retrouver ce père et ce frère à qui ils doivent remettre les lettres. Cette quête sur leurs origines, entre le passé et le présent les conduira jusqu'au Liban.

Lorsque nous avons commencé à chercher un texte pour notre prochaine création, Incendies de Wajdi Mouawad est rapidement apparu comme une évidence. Il nous a semblé immédiatement rencontrer notre recherche vers des textes qui savent plonger au plus profond de l’intimité du spectateur pour le confronter à des choix, dimension universelle que permet le mythe. Il a aussi tout de suite fait émergé toute la richesse de cette pièce-aventure qui fait se rencontrer les générations, les personnages, les lieux et les époques. À la fois quête de la vérité, que Jeanne et Simon représentent, dilatation du temps et de l’espace, recherche de l’universel : le mythe ne prend effet que lors d’un partage. C’est la rencontre d’une altérité qui donne sa puissance au texte. Incendies offre une version matérielle de nos faiblesses et de nos forces et c’est immédiatement ce qui nous a entrainé vers ce texte. Rendre compte, témoigner, faire résonner ce texte c’est, dans le monde qui est le nôtre, combattre la torpeur d’une civilisation qui a tendance à se taire quand le bruit des armes devient assourdissant. La longue frise du temps se dilate au fil de la représentation, tout comme les références spatiales, pour laisser place à un instant de l’universelle violence et de l’éternel dilemme que pose la guerre, partagé le temps du spectacle avec les spectateurs, dont les choix possibles doivent résonner. Les figures historiques, aussi, laissent place à des vies humaines que l’on suit dans leur intimité la plus profonde, dans leurs relations familiales et qui nous présentées dans le concret de leur situation. Ces destins qui s’entrecroisent deviennent des figures universelles et mettent au jour les déchirures les plus profondes, les entailles les plus nettes au sein de l’individu.

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La pièce de Wajdi Mouawad, en ce qu’elle exprime l’universel, permet la rencontre de lieux éloignés, de personnages, apparemment séparés par la vie, voire d’un même personnage à plusieurs générations d’écart. Ce deuxième opus se déroule dans un dispositif bi-frontal, avec deux gradins encadrant un espace de jeu, permettant une immersion totale des spectateurs. Tantôt inclus, tantôt exclu le public sera alors un élément de scénographie et possiblement de jeu. La rue au milieu des spectateurs devient lieu de rencontre et d’échange, mais aussi l’espace où le mystère se dénoue progressivement pour que la vérité éclate enfin et que la quête des enfants de Nawal trouve son aboutissement. Le désert, qui recouvre alors la majorité de la scène, est celui d’un théâtre de guerre. La scène finale grâce à la magie technique du théâtre permettra à une pluie diluvienne instaurée par Wajdi Mouawad d’advenir pour permettre aux personnages d’envisager un nouvel avenir. Une extrémité du bi-frontal sera l’écran de tulle derrière lequel les scènes au présent seront jouées, de l’autre côté une structure, avec des passerelles, unecasbah, des fenêtres, évoque les diverses trappes de l’œuvre, texte à clé, que surplombe la violence symbolisée par Nihad sur son immeuble. le texte de Wajdi Mouawad comporte autant de clés que de mystères à réinvestir et à partager.

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Rendre concret ces rencontres, ce dialogue intérieur à la pièce, c’est aussi le choix de faire interpréter en partie par des jeunes hommes et femmes, à une période où l’on est en quête de sens et, parfois, de ses racines ou, enfin, d’une émancipation familiale. Pièce du lien, Incendies a besoin, pour la servir, de sang neuf, non celui qui coule sur le sable libanais et rougit sa blancheur, mais celui qui porte un regard nouveau sur le monde.

dossier artistique en .pdf

fiche technique et captation sur demande

à collectif.ensensible@gmail.com

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