Il m’a paru nécessaire de faire entendre ce texte à l’ère où les réseaux sociaux régulent notre rapport avec les autres et les questions d’être et de paraitre sont omniprésentes dans notre quotidien. Les cinq protagonistes de ce spectacle jouent pour le public mais aussi et surtout pour eux même et non entre eux. Ils ont beau avoir été à la même soirée, ils ne l’ont pas passée ensemble. Chacun à une version différente, ils cherchent justement à montrer leur singularité pour plaire à cet être invisible qu’est le public qui choisira le meilleur d’entre eux. La connexion avec les spectateurs est nécessaire, comme une connexion entre deux individus à travers l’écran. La première et dernière scène de la pièce sont terriblement intimiste, les acteurs cherchent de l’attention droit dans le regard des spectateurs. Ils sont accueillis dés le début par les comédiens - ou par les personnages - qui sait ? Et une violente altercation physique clôture le spectacle. La frontière entre la réalité et l’illusion théâtrale ne doit plus être palpable. Les personnages jouent derrière un immense écran recouvrant tout le cadre de scène, semblable à un mur virtuel pouvant les protéger, jusqu’à ce que celui ci vienne à tomber et une nouvelle

réalité ou illusion à éclater. mais une question persiste, quel est le visage de Camille Brunelle ?